Il existe de nombreux préjugés sur la ménopause et son lien avec la libido. Pourtant, la ménopause est souvent une “libération sexuelle” et un “soulagement” pour de nombreuses femmes.
Selon une enquête publiée en février 2020, 15 % des femmes ménopausées ou pré-ménopausées ont eu un passage difficile vers la ménopause, et 36 % ont remarqué une diminution de leur libido (désir sexuel). Il est indéniable que la ménopause vient avec ses changements hormonaux, baisse du taux d’œstrogène, qui sont des hormones qui jouent aussi un rôle sur la libido. Dans les glandes surrénales, il y a aussi une hormone – la testostérone – qui agit sur la libido. Ces hormones ne diminuent pas à la ménopause. Ainsi, la libido n’est pas seulement un problème d’œstrogènes, et elle peut rester normale après la ménopause. On peut éprouver du désir sexuel jusqu’à 50, 60 ans… même jusqu’à la fin de la vie.
A quel âge la femme est-elle ménopausée ?
La ménopause survient en moyenne vers 51 ans. Mais des changements physiologiques et hormonaux peuvent survenir plus tôt, vers 40-45 ans, c’est la période de périménopause. C’est une période au cours de laquelle le cycle menstruel de la femme est irrégulier, et l’année qui vient après l’arrêt des menstrues, ou au plus tard vers 55 ans.
Comment savoir si vous êtes en ménopause ? Vous êtes en ménopause lorsque vous n’avez pas eu vos règles depuis un an. Il est important de se rappeler ceci : la ménopause n’est pas une maladie ! En fait, c’est une “crise hormonale”, très similaire à la puberté. On parle même d’une deuxième puberté chez les femmes parce que c’est une période marquée par des changements émotionnels, physiques et sexuels.
Pourquoi le plaisir sexuel peut baisser après 50 ans ?
– Le vagin est plus sec
Les femmes font souvent l’amalgame entre désir et plaisir. Une femme veut vraiment avoir des relations sexuelles, et en être incapable mécaniquement. En effet, si le désir sexuel est avant tout lié à des aspects psychologiques, l’atteinte du plaisir sexuel et de l’orgasme dépendent des œstrogènes. Il s’agit donc de problèmes mécaniques ou physiques. La carence en œstrogènes entraîne souvent une lubrification vaginale insuffisante. Les rapports sexuels peuvent alors devenir de moins en moins agréables, voire douloureuses, pour certaines femmes. Ces douleurs peuvent provoquer une appréhension ou un malaise dans les rapports suivants, ce qui peut affecter l’excitation sexuelle et l’envie d’avoir des relations sexuelles à long terme.
- L’atrophie de la vulve et du vagin
Pendant la ménopause, des changements physiques se produisent au niveau de la vulve et du vagin. Les femmes souffrant d’un déficit sévère en œstrogènes développent parfois un syndrome d’atrophie génito-urinaire, qui rend les rapports sexuels mécaniquement difficiles. Ce syndrome se caractérise par un amincissement de la paroi vaginale, qui provoque une gêne et des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie). Bien évidemment, le syndrome varie d’une femme à une autre. Il y a des femmes à qui on ne peut plus insérer même un doigt dans le vagin 5 à 10 ans après la ménopause lors d’un examen gynécologique, et d’autres qui ne présentent pas forcément des atrophies vulvo-vaginales. Problème : Les femmes n’osent pas toujours en parler à leur médecin. Cependant, l’atrophie génito-urinaire affecte le confort lors des rapports sexuels, affecte l’intimité entre les couples et altère l’estime de soi plus généralement.
- Les odeurs vaginales
L’absence d’hormones peut déséquilibrer la flore vaginale : un manque d’œstrogènes entraîne une diminution des bonnes bactéries dans le vagin et favorise les mauvaises bactéries (Gardnerella, Streptococcus B… ), qui ne sont pas dangereux pour la santé, mais qui peuvent être à l’origine de pertes vaginales qui sentent mauvais. Ces mauvaises odeurs intimes réduisent la confiance en soi, le désir et augmentent l’inconfort lors des rapports sexuels. Ces odeurs nauséabondes ne sont pas graves, ni des signes d’infection : pour les soulager, un peu d’hormone ou de probiotiques vaginaux suffit généralement. Dans tous les cas, il faut accepter que votre corps change , dites-vous qu’il y a des solutions médicales dont il ne faut pas se priver.
- Les raisons psychologiques
Il ne faut absolument pas négliger le côté psychologique dans la perte de la libido. Un mal-être psychologique ou émotionnel peut être à l’origine de la baisse du désir sexuel. La ménopause provoque des tas de changements sur le corps de la femme : prise de poids, la femme est plus anxieuse, plus stressée, plus irritable, et elle perd confiance en elle. Tout cela agit sur son intimité. Lorsqu’on fait face à ces problèmes, il faudrait prendre l’initiative, d’en parler à son médecin traitant ou son gynécologue, pour trouver une solution adéquate.
Comment garder une vie sexuelle satisfaisante après 50 ans ?
Il existe certaines précautions pour éviter le syndrome d’atrophie génito-urinaire. Il est recommandé aux femmes qui sont sans partenaire depuis un certain temps de surveiller leur vagin en essayant d’y glisser un ou deux doigts. En général, si la femme peut insérer deux doigts sans se faire mal, alors le rapport sexuel est possible, si elle a mal, elle doit consulter un professionnel de santé (gynécologue, sage-femme) afin qu’on l’aide à trouver une solution.
Le sperme contient des substances qui aident à lubrifier le vagin. Idéalement, les femmes doivent avoir régulièrement des relations sexuelles pour empêcher le vagin de se rétrécir, et parce que le sperme contient des substances qui aident à lubrifier le vagin et à rendre souple les muqueuses. Si vous n’avez pas de partenaire, l’exercice d’insertion des doigts suffit. Les femmes qui ne sont pas à l’aise avec leur corps peuvent faire un contrôle médical une fois par an.
Les traitements pour remédier à cela peuvent être :
- hormonal local à base d’estriol
- à base d’acide hyaluronique
- des lubrifiants à base d’eau ou de silicone
Bien sûr, à 50 ans, la sexualité n’est plus la même qu’à 20 ans. Mais elle peut être plus épanouissante et l’occasion de découvrir de nouveaux plaisirs. La ménopause dans la vie d’une femme correspond à la période où les enfants deviennent autonomes et quittent la maison. Les parents se retrouvent. C’est donc le moment pour la femme de mieux s’épanouir, de se sentir bien dans sa peau pour profiter de sa nouvelle liberté, pas de risque de grossesse, pas de problèmes de menstrues… Globalement, pour beaucoup de femmes, la vie sexuelle post-ménopausique est très agréable et totalement satisfaisante. Elles connaissent mieux leur corps, et savent ce qu’elles attendent de leur partenaire pour prendre leur pied.
Elles sont à l’écoute de leurs envies, ont envie de tester d’autres expériences ou découvrir d’autres pratiques…